Dans un chemin, à Forêt (Trooz), il y a une croix. Ces derniers jours, en me promenant, je m’y suis arrêté un peu plus en cette veille des commémorations de la Toussaint et de l’Armistice. J’ai regardé la photo du jeune soldat. En dessous, on pouvait lire: « Ici est tombé glorieusement le 5 août 1914, l’héroïque soldat Joseph IMSCHOOT* du geme Régiment de Ligne, né à Mont-St-Amand, GAND ». Il avait 21 ans et venait d’être incorporé le 1° août 1914.
Et ce n’était qu’un des premiers morts de la guerre. Inévitablement, la guerre en Ukraine, celle qui commence en Israël me sont venues à l’esprit. Que de morts, que de blessés, que de familles endeuillées et meurtries à jamais sans compter la destruction des immeubles et des infrastructures. Et tout cela pour quoi ? Tôt ou tard, il faudra que la guerre cesse et que des accords soient signés et, on l’espère, respectés.
Et on se dit qu’on a de la chance de vivre dans un pays et dans une région qui,depuis plus de 80 ans n’ont pas connu de guerre, du moins sur leur sol. Mais la chance, cela se mérite. Ce qu’il faut louer c’est la sagesse de certains dirigeants politiques de grand format. En 1945 et les années suivantes, ces Monnet (France), Schuman (la Moselle, entre France et Allemagne), De Gaspéri (Italie), Spaak (Belge) et autres n’ont pas voulu écraser l’Allemagne vaincue comme cela s’était fait en 1918. En visionnaires, ils lui ont tendu la main et l’ont aidée à se redresser. Ils ont jeté les bases de l’Europe unie. Ces hommes politiques ont eu le courage de braver leur opinion publique. Car en 1946 et suivantes, qu’aurait donné un referendum en France sur la réconciliation ?
Dans la continuité, un peu plus tard, qu’on se souvienne des poignées de mains entre de Gaulle et Adenauer, de Mitterrand, le français, et Kohl, l’allemand, se tenant la main sur une photo mémorable.
Pour nous, pour les plus jeunes, il paraît normal d’aller d’un pays à l’autre de 1’Union Européenne. Nos membres qui ont visité le Monténégro et qui ont fait une incursion en Albanie se sont étonnés du temps perdu au poste frontière entre les deux pays.
Novembre est le mois du souvenir par excellence. Au-delà des personnes pour qui nous faisons mémoire, rendons grâce à tous ceux qui nous permettent de vivre dans une région apaisée, et ne critiquons pas trop la politique et ceux qui s’y engagent.