Les incertitudes qui nous entourent m’avaient donné le cafard. Je me suis inscrite à un voyage de l’ARC en Normandie sans trop savoir où j’allais. Bien sûr, j’avais vu des photos des arcades d’Etretat, mais c’était à peu près tout. Bien m’en pris !
Dès le départ, je fus accueillie chaleureusement par les accompagnateurs, Josette et Jean, et par les autres participants. Et il en fut ainsi pendant les quatre jours du séjour.
Quand, après un trajet sans problème, nous sommes arrivés à Veules-les-roses, petite localité balnéaire, j’ai vainement cherché un fleuve, même si on prétend que la Veules est le plus petit fleuve de France. Heureusement, une guide locale nous mit directement dans la confidence. En contrebas d’un muret surgissent plusieurs petites sources qui, en se rassemblant, finissent par créer un tout petit cours d’eau qui va finalement se jeter dans la Manche quelques centaines de mètres plus loin. D’où le nom de fleuve. La Veules traverse le village en zigzagant et confère à celui-ci un charme indiscutable. On y retrouve des roses
partout, des maisons typiques en pans de bois et en toits de chaume, et encore trois roues de moulin, preuve s’il en est que le village fut très vivant et prospère à une certaine époque.
Au soir de cette première journée, nous découvrons notre hôtel du Casino à St-Valéry-en Caux ; très bel hôtel confortable et où on mange bien
La France est, paraît-il, le pays où il y a le plus de châteaux. Le domaine du Grand Daubeuf est une immense propriété, 884 Ha en 1851 mais morcelée depuis, laissée à l’abandon pendant des années, puis rachetée par une famille en 2014. Les propriétaires remettent
tout en état, château, bâtiments, jardins… en respectant un code de protection de la nature et en utilisant les méthodes ancestrales. Nous étions tous émerveillés par la qualité des restaurations. Et nous avons appris ce qu’était un « saut-de-loup », petit fossé, un peu comme une douve, empêchant les intrus de passer.
Quand le dernier jour, nous avons visité le château de Mesnil Geoffroy, ce fut un sentiment identique qui nous anima. Mais ici, le château et la propriété avec son jardin à la française, sa roseraie, ses dépendances typiquement normandes, étaient en parfait état. Nous pûmes
visiter les pièces du rez-de-chaussée guidés par la princesse elle-même, propriétaire du domaine. La classe et le raffinement étaient au rendez-vous.
Venant du Pays de Herve que les vergers ont rendu prospère à une certaine époque, la visite du musée du cidre à Ypreville et la rencontre d’un arboriculteur passionné nous intéressaient. Comment s’y prenait-il pour protéger ses fruits contre les nuisibles tout en protégeant la nature et en luttant contre le réchauffement climatique ? Ses explications, la
promenade au bord de ses vergers, la vue du matériel de réemploi rafistolé par ses soins nous ont convaincus de son engagement. Le passage par le petit magasin de produits locaux a permis à certains de se réapprovisionner en spiritueux qu’ils soient digestifs ou fortement
alcoolisés.
J’aspirais à voir Etretat, ses arcades et ses falaises. La guide locale nous balada dans le village et nous expliqua avec moult exemples les techniques de constructions où alternent la brique, le silex et le grès. Et puis ce fut, enfin, la plage et ces fameuses arcades. Très beau
spectacle surtout sous le soleil.
Fécamp, son port, son musée, son palais « bénédictine » mérite qu’on s’y attarde plus qu’une journée. Surtout si on s’embarque sur une goélette pour une petite course en mer.
Maîtriser un bateau à voiles n’est pas chose aisée. Nos quatre marins qui nous accompagnaient nous rassurèrent et nous mirent au travail quand il fallut hisser les voiles, moteur arrêté. Moment inoubliable pour beaucoup !
Fécamp fut un port de pêche très important entre le 17ème siècle et le milieu du 20ème siècle. Les bateaux et leurs marins allaient pêcher la morue à Terre-Neuve, près du Canada, à 3.800 Km. Ils partaient pour sept mois de mars à novembre. La morue était salée, stockée
dans les cales et vendue dès le retour à Fécamp. Tous les marins ne revenaient pas, plusieurs mouraient de maladies ou de noyades. C’étaient vraiment une épopée relatée dans le très beau musée de la pêche que nous avons parcouru un peu vite avec une guide. Si
j’ai le bonheur de revenir à Fécamp, j’y passerais volontiers une bonne demi-journée.
Fécamp est aussi célèbre pour la liqueur bénédictine qu’on y fabrique dans le célèbre Palais bénédictine, construction remontant à la fin du 19ème siècle sur les ruines de l’abbaye bénédictine détruite à la révolution.
Cette petite ville peu connue des touristes de chez nous, mérite le détour et merci à l’ARC d’avoir pensé à nous y emmener.
J‘aurais encore tant de choses à décrire, mais je ne voudrais pas vous lasser. Et peut-être que cela suffit pour vous donner l’envie d’y aller ou d’y retourner.
En tous les cas, je suis revenue requinquée, pleine d’entrain, d’autant plus que le soleil nous accompagna tout au long des quatre jours. Belle réussite !
Merci à l’ARC.
Une néophyte