Le crayon rouge

Par | Publié le |

Dans ma vie professionnelle, j’ai côtoyé des dizaines de professeurs, en étant un moi-même. Certains manipulaient le crayon rouge avec une espèce de délectation. Pour eux, c’était la seule façon de faire grandir, de faire progresser l’élève. Et il est vrai que le bon élève s’en sortait bien, n’ayant pas beaucoup de « rouge » dans sa copie. Les plus faibles étaient complètement découragés et décrochaient. D’autres professeurs, plus nombreux, tout en corrigeant les erreurs, s’évertuaient à trouver les bonnes choses dans la copie de l’élève. Celui-ci, encouragé et se sentant soutenu, choisissait une option où il pouvait s’épanouir.

Dans la vie courante, il en va ainsi. Les éditoriaux des journaux insistent en grand sur les dérèglements de notre société. Et il y en a, malheureusement. Et cela crée un mal-être général. « Tout fout le camp » entend-t-on. Ne parlons pas des réseaux sociaux où déferlent des critiques, des messages les plus odieux.

Mais à côté, que de bonnes choses, que de petits bonheurs, que de victoires qui sont passés sous silence.

Nous-mêmes ne sommes-nous pas enclins à relever la petite chose qui ne va pas dans un événement, une réunion, un repas, et de statuer que rien n’a été.

Dans nos évaluations qu’on nous demande bien souvent de compléter, commençons d’abord par noter tout ce qui a bien été, tout ce qui nous a plu, puis à la fin, servons-nous du crayon rouge pour signaler les petits ratés.

Vous verrez, vous vous sentirez mieux et le destinataire également.

©2023 ARC Soumagne - Nous écrire