Croisière sur le Rhin du 8 au 12 juillet 2023

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Croisière sur le Rhin: de Strasbourg à Bâle, petite croisière, long récit... Savez-vous ce qu'est un « toutriste » ? C'est un touriste qui n'a pas connu d'aventure. Eh bien ! on peut le dire : les voyageurs de cette croisière ne sont pas des toutristes.

Tout avait commencé dans une parfaite harmonie digne d'un mécanisme de montre suisse. Tout le monde à l'heure sur le parking Léonard. Arrivée sans encombre à Strasbourg. Déjeuner dans un restaurant typique près de la cathdrale. Visite guidée de celle-ci. Embarquement sur le bateau et le soir, croisière en bateau mouche sur l'Ill et les canaux du vieux Strasbourg.

Le lendemain, après quelques heures de navigation, un car nous attendait pour nous conduire au musée de l'automobile de Mulhouse. Certains n'étaient pas convaincus par l'intérêt de cette visite. On conduit sa voiture, on ne s'intéresse pas nécessairement à la mécanique ou à l'histoire de l'automobile. Pourtant, ce fut un coup de cœur généralisé: une collection magnifique, un lieu d'exposition splendide et des commentaires d'une guide passionnée. Nous avons pu mesurer l'importance de cette invention technique sur la société et apprécier les évolutions.

Prochaine escale : Bâle. De là, nous avions deux grandes excursions programmées pour les deux jours suivants : l'une à l'île de Mainau sur le lac de Constance et les chutes du Rhin, l'autre sur le train Glacier Express qui traverse une partie des Alpes suisses.

Comme nous étions 69 participants, le groupe avait été divisé en deux sous- groupes qui rivalisèrent d'aventures.

Découvrons celles du groupe 1, racontées par Françis Mordant

Départ à 7h30 pour la gare de Coire afin de monter à bord du train. Mais confusion à l'arrivée à la gare: le guide semble s'être trompé dans les heures, notre train est parti ! Déception sur les visages : pas de train, pas de repas : il était prévu à bord. Le guide se démène et nous réussissons à monter dans un train ordinaire qui fait le même trajet, avec une correspondance. Le guide nous a trouvé un repas léger au buffet de la gare d'Andermatt, le terminus. Nous étions comme des enfants à qui on a promis pour la Saint-Nicolas un magnifique train électrique et qui reçoivent un petit train lego.

Le lendemain, nous partons pour le lac de Constance. L'île de Mainau est une merveille : un immense jardin fleuri dans un cadre magnifique. De là, nous repartons pour les chutes du Rhin: impressionnantes et écumantes.

Au retour sur le bateau, nous sommes curieux d'entendre les récits des voyageurs du groupe 2, partis pour le train Glacier Express. Quand nous montons à bord, nous sommes surpris d'être les premiers. Là, nous apprenons que nos compagnons de voyage n'ont pu prendre le fameux train, annulé pour cause d'éboulement. Trois heures plus tard, ils peuvent partir, mais le train tombe en panne sur le trajet. Ils sont rentrés à 23h sous nos applaudissements, accueillis comme des héros. Tout le monde en a bien ri.

Les aventures du groupe 2, racontées par André Germis.

Nous étions accompagnés de notre guide charmante (Patricia) munie de son bâton arborant fièrement une cigogne. Le trajet ne nous a pas paru long car elle nous a donné de nombreuses informations sur différents aspects de la Suisse. Et notamment sur les qualités du chemin de fer helvète, le meilleur au monde selon elle. L'avenir nous apprendra qu'il n'en est pas toujours ainsi. En dehors des grandes villes, les villages traversés ressemblaient un peu à ceux d'Alsace avec ses maisons à colombages et ses terrasses fleuries.

Au passage entre la Suisse et l'Allemagne, à quelques dizaines de kilomètres du lac de Constance, un orage a éclaté. Nous pensions que la visite de l'île était compromise. Que nenni !

A l'approche du lac, la pluie a subitement cessé. Le ciel était avec nous. Pru- dent, Jean Mordant est sorti du car muni de son chapeau de soleil et son parapluie. Après quelques hésitations, il a rangé son parapluie dans le car et il a eu raison. Monsieur météo devrait faire appel à lui pour ses prochaines prévisions.

Malgré la canicule, l'essentiel des fleurs étaient en pleine floraison. Mainau a bien mérité son surom d'île aux fleurs. Seules la maiorité des roses avaient perdu leurs pétales. Des montages floraux aussi bien horizontaux que verticaux étaient d'une incroyable beauté. On ne peut que féliciter les jardiniers pour ces réalisations fantastiques. En haut du sentier de promenade, les façades baroques du château de la famille Bernadotte se cachaient hélas en partie sous des échafaudages

Nous avons pris notre repas dans un restaurant proche du lac où un délicieux filet de sandre nous a été servi. Lors du retour vers le car, les plus courageux sont montés vers les serres aux papillons. Dans une serre vitrée à plus de 30 degrés, la visite a correspondu à un séjour dans une étuve.

Le restant de l'après-midi a été consacrée à la visite des chutes du Rhin à Shaffenhausen. Larges de 150 mètres sur une hauteur de 23 mètres, ce sont les plus hautes d'Europe. Deux terrasses permettent de benéficier du spectacle et du bruit. Les plus courageux y ont accédé par les escaliers, les autres ont profité des ascenseurs.

A notre retour sur le bateau, nos amis du groupe 1 nous ont conté leurs péripéties. Nous avons compati sans savoir ce qui nous attendait le lendemain.

La journée du mercredi a été consacrée à la découverte de la montagne.

Notre guide nous a demandé d'être ponctuels car le train n'attend pas. La première partie du trajet nous a permis d'admirer plusieurs lacs. Après l'arrêt «hydraulique » pris à l'entrée du tunnel du Gothard, la route a commencé à s'élever. Premiers contacts avec la montagne et découverte du paysage alpin (chalets, torrents, alpages, éboulis de gros cailloux...).

A notre arrivée à Andermatt bien avant le départ du train de 10h54 et après une attente de quelques minutes, nous avons appris que le voyage était annulé car des pierres étaient tombées sur la voie. C'est bien dommage mais cela aurait été plus désagréable encore si cela s'était passé durant le trajet.

Il fallait trouver un autre train « Glacier Express » et un repas car celui prévu dans le train était bien sûr lui aussi annulé.

Miracle, notre équipe de négociateurs composée de Jean Mordant, de Valérie la guide et de Sébastien le chauffeur a réussi à trouver un train express à destination de Chur (Coire en français) mais aussi un restaurant capable d'accueillir une trentaine de personnes alors qu'il était près de midi. Le restaurant très proche de la gare nous a servi un diner complet (entrée, plat, dessert) après quelques minutes d'attente. Je suppose qu'en cuisine, le personnel a dû mettre les bouchées doubles. Félicitations à eux.

En attendant le départ du train à 15h45, nous avons eu la possibilité de découvrir la jolie station d'Andermatt et son église baroque.

L'embarquement s'est accompagné d'une franche rigolade et le contretemps fut vite oublié. Grâce aux vitres panoramiques, nous avons pu admirer les villages isolés, les sommets enneigés au loin.

Arrivé à Dissentis à 17h11, le train s'est arrêté pendant une durée qui nous a paru suspecte. Nous en avons compris la cause : la locomotive était tombée en panne et il fallait attendre une autre. Cela non plus n'a pas entamé notre bonne humeur. Au contraire, les fous rires s'entendaient dans le compartiment. Chaque fois que la locomotive émettait des bruits bizarres, la rigolade reprenait.

A la fin du trajet, les gorges du Rhin appelées aussi « le Grand Canyon européen » présentaient un spectacle inoubliable.

Partis d'Andermatt à 1435 mètres d'altitude, nous sommes arrivés à Chur à 630 mètres en fin d'après-midi.

Lors du début du trajet vers le bateau, nous avons longé de nombreux lacs proches de Zurich.

La fin a été plus épique : un violent orage s'est déclaré et une mini tornade a projeté des branches d'arbre au milieu de la route.

Bravo à Sébastien qui nous a conduits à bon port malgré ces conditions dantesques.

A notre arrivée sur le bateau, nos amis du groupe 1 nous ont réservé un accueil digne du retour à Zaventem de notre équipe de foot vainqueur de la coupe du monde: rires, applaudissements, embrassades.

Malgré le retard, il était près de 23 heures si ma mémoire est bonne, un repas nous a été servi quelques minutes après notre arrivée. Merci au personnel de cuisine et en salle qui a dû faire des heures supplémentaires.

Remis de nos émotions, nous avons regagné nos cabines pour une dernière nuit sur le bateau.

Mise à part l'aventure de ce train insaisissable, la croisière s'est très bien passée: bonne ambiance dans le groupe, repas succulents, éclats de rires aux tables. Jean, imperturbable comme d'habitude, veillait avec Josette sur les vacanciers les aidant à descendre du car, les écoutant, prenant de leurs nouvelles.

Que de rencontres, que de souvenirs !

Francis Mordant et André Germis

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